
Nancy Bureau, Directrice du Musée de la banane en Guadeloupe, passionnée de nature, de fleurs et de plantes médicinales est une boule d’énergie positive.
Fille de producteur de banane, épouse d’un producteur de banane, vivant dans une bananeraie, son amour pour la banane relève d’une évidence et on le ressent bien lorsqu’on partage un moment avec elle. J’avais envie d’en savoir un peu plus sur ce produit fleuron de l’agriculture aux Antilles.
Je pense avoir frappé à la bonne porte !
Saviez-vous qu’il y a plus de 1500 variétés de bananes différentes et à peine une centaine de comestibles ? Et savez-vous les différencier ?
Premier bon tuyau de Nancy : «il faut regarder la fleur (la popote comme on l’appelle ou encore la partie mâle). Si la fleur regarde le sol, la banane est comestible. Si elle regarde le ciel, hélas on ne pourra que l’admirer. »
Nancy est intarissable lorsqu’il s’agit de nous parler de la banane. Mais elle ne se contente pas de parler. Elle agit. Elle anime notamment les classes du goût, un dîner bimestriel commenté ouvert au public où on en apprend beaucoup sur la banane, donne des cours aux enfants et bien plus encore.
Jour après jour, elle mobilise toute son énergie pour imaginer tout ce qu’on peut en faire, à partir du fruit bien sûr mais aussi des feuilles ou même de la fleur du bananier que l’on pourrait utiliser en cuisine (voilà qui me parle !).
Elle est aussi l’une des ambassadrices de la banane des Antilles et prend son rôle très à cœur. C’est d’ailleurs avec véhémence qu’elle me précise « je suis l’une des ambassadrices de la banane de Guadeloupe ET de Martinique, parce qu’ensemble on est plus fort ! ». La nuance a son importance car c’est l’union des 2 îles qui permet aujourd’hui d’afficher une belle fierté : La Guadeloupe et la Martinique sont les deux seules îles de la Caraïbes à produire la banane française la plus propre au monde. Coq là chanté cocorico ! (trad : le coq chante cocorico)
Justement lorsqu’on l’interroge sur les actions menées pour parvenir à ce graal, Nancy nous explique que malgré les idées reçues, les pratiques ont énormément changé. Par exemple, on ne met quasiment plus aucun pesticide dans la banane ici. On ne peut pas, on ne doit pas le faire. Il faut respecter la biodiversité. Quand on sait que dans 1 mètre carré de terre il peut y avoir jusqu’à 400 vers de terre, il n’est pas envisageable de les étouffer avec des produits chimiques. Aujourd’hui les pratiques culturales des producteurs sont saines. On ne le dit pas assez.
Quand on mange la banane des Antilles on mange un produit de qualité, un produit santé. A bon entendeur !
Il parait que la banane est facile à cultiver. D’ailleurs, Nancy rêve du jour où chacun aura son petit bananier dans son jardin. C’est tentant n’est-ce pas ?
Amoureuse de la nature, Nancy n’a pas l’intention de s’arrêter à ce qui est déjà accomplie. Elle me confie la concrétisation imminente de son tout nouveau projet : une exposition sur les abeilles qu’elle affectionne tant. Un havre va leur être dédié avec notamment le parcours de l’abeille pour aider le public de façon pédagogique à mieux comprendre cette nature qui nous donne tout. Rendez-vous est pris.
En bavardant, nous visitons le jardin. Je découvre l’originale Java de Malaisie, une banane qui a le goût de… glace à la vanille et retrouve les ti-figues appelées aussi originellement les quéquettes de singe !
Il est temps de se quitter, avec regret car je serai bien restée dans ce petit temple de paix à découvrir encore et encore des variétés aussi insolites que magnifiques.
Nancy ne me laissera pas repartir sans m’offrir des bananes bio. Aujourd’hui 3 producteurs en Guadeloupe ont converti une partie de leurs terres en bio. Un premier pas qui ne sera pas le dernier assurément. Un nouveau train est en marche, en route vers le meilleur.
Je goûte. C’est fondant, gouteux, délicieux.
Merci Nancy, merci aux producteurs de Guadeloupe et de Martinique, merci aux coopératives qui les accompagnent dans leur grandissement pour nous offrir de savoureux produits locaux dont nous avons toutes les raisons d’être fiers.
Découvrez ma recette de barres énergétiques à base de bananes de Guadeloupe et Martinique.
Musée de la banane – Route de la regrettée, RN1 97114 TROIS-RIVIÈRES – GUADELOUPE


